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« FIFAgate » : Sepp Blatter et Michel Platini seront rejugés en Suisse en mars 2025 par une cour extraordinaire

Près de dix ans après son commencement, l’affaire Blatter-Platini va connaître son épilogue judiciaire en Suisse. Comme Le Monde l’a appris, lundi 16 septembre, de plusieurs sources, le procès en appel de Joseph (dit Sepp) Blatter, président de la Fédération internationale de football (FIFA) de 1998 à 2015, et de Michel Platini, qui a dirigé l’Union des associations européennes de football (UEFA) de 2007 à 2015, relaxés en première instance, aura lieu en mars 2025, avec des débats programmés du 3 au 6 et du 11 au 13, et un délibéré le 25.
Cette fois, le procès n’aura pas lieu devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone (canton du Tessin) : l’audience se tiendra à Muttenz, devant la cour d’appel extraordinaire du Tribunal pénal fédéral, dans les locaux du tribunal judiciaire du canton de Bâle-Campagne.
La Cour d’appel extraordinaire sera composée de magistrats cantonaux après que M. Platini a obtenu, en mars, auprès du Tribunal fédéral suisse de Lausanne, la récusation des juges ordinaires de la cour d’appel du TPF de Bellinzone, présidée par le magistrat Olivier Thormann. Ce dernier avait ouvert, en septembre 2015, la procédure pénale du dossier Blatter-Platini.
Le ministère public de la Confédération (MPC), auquel s’était associée la FIFA, avait fait appel de la relaxe, le 8 juillet 2022 par le TPF, de Michel Platini et Sepp Blatter dans l’affaire du paiement présumé déloyal de 2 millions de francs suisses (environ 2,1 millions d’euros au taux de change actuel) reçu, en février 2011, par l’ex-numéro 10 des Bleus, sur demande de l’ancien patron de la FIFA.
Les deux hommes étaient poursuivis pour « escroquerie, gestion déloyale, abus de confiance et faux dans les titres » dans le cadre de l’instruction menée par le procureur fédéral Thomas Hildbrand. Les juges du TPF ont conclu que, « contrairement à l’acte d’accusation », les 2 millions de francs suisses versés par M. Blatter à M. Platini en vertu « d’une rémunération rétroactive » pour sa mission de conseiller du président de la FIFA (entre 1998 et 2002) « étaient dus. »
En substance, le TPF donnait davantage de crédit à la thèse des deux anciens dirigeants qu’à celle du MPC. Les deux hommes ont assuré que ce paiement était un reliquat de salaire en vertu d’un accord oral, en 1998, portant sur une rémunération versée au Français d’un million de francs suisses annuels comme conseiller du président de la FIFA.
Le TPF avait estimé que « les faits contestés par l’accusation ne peuvent être considérés comme prouvés avec une probabilité jusqu’à la limite de la certitude, ce qui laisse au tribunal de sérieux doutes sur la version des faits avancée par l’accusation. »
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